samedi 16 juin 2012

Le déni et la mauvaise foi




Le déni est l’attitude par laquelle une personne endort sa conscience, se masque certains faits, bref, s’aveugle sur elle-même, sur autrui ou sur le monde. La mauvaise foi, en revanche, est une attitude consciente qui consiste à vouloir mystifier autrui sans pour autant être dupe soi-même.

Par exemple: votre conjoint vous rappelle une soirée avec ses amis et vous prétextez une fatigue soudaine, pour ne pas affronter une situation sociale qui vous angoisse : « est-ce que cela va bien se passer, est-ce que je vais m’ennuyer, comment vont-ils me juger ? ». Tant que vous êtes conscient que vous jouez la comédie à votre conjoint vous êtes dans la mauvaise foi.
Mais si en raison d’une manipulation mentale, vous vous illusionner vous-même, vous tombez dans le déni ou la "dissonance cognitive". C’est le cas de la personne qui prend sa voiture pour se rendre à un concert à 100 kms de chez elle, tombe dans les bouchons, passe un temps fou dans la file d’attente pour finalement voir un spectacle qu’il trouve sans intérêt. Or le lendemain quand vous la rencontrez, elle vous dit en toute bonne foi qu’elle a passé une bonne soirée. C’est qu’entre les deux moments, la personne aura réussi justifier par des raisons diverses la fatigue du transport, la perte de temps et la dépense d’argent afin de se consoler et éviter l’amertume. Mais le déni ou la mauvaise foi sont surtout des mécanismes de défense de l’image de soi : Pour la personnalité narcissique qui se veut toute puissante et qui cherche chez autrui la confirmation de sa puissance présumée, c'est le refus de considérer qu'elle peut être fautive ou défaillante. Mais c'est également vrai de toute personne dont  l’estime de soi est chancelante car dans son esprit reconnaître une erreur ou une faute est ressentie douloureusement comme une atteinte à l'image de soi et sa valeur personnelle. 
  
Dès lors que l’individu se trouvera pris dans l’engrenage de cette réaction défensive et cela donnera le déni, le report de la faute sur autrui ou au mieux tout un ensemble de justifications ou de minimisation de l’acte.
Il en est ainsi du déni de responsabilité qui est souvent un trait caractéristique des criminels : le violeur reporte la responsabilité sur sa victime qui l'avait évidemment "provoqué", idem pour la justification quand le meurtrier invoque son passé difficile pour expliquer son crime.


Et l'on comprend dès lors pourquoi 80% des victimes ne sont pas satisfaites des procès malgré les condamnations.  


Pour en finir avec le déni :
Tout le monde peut faire des erreurs ou preuve de faiblesse. Laissez tomber votre idéal tyrannique de perfection en ayant désormais le courage d’être imparfait. Il s’agit d’abandonner l’idée de ce que vous auriez dû être au profit d’une acceptation totale de ce vous êtes ici et maintenant et même de vos erreurs les plus dramatiques. En effet, si elles ne sont  pas reconnues et admises, comment pourrait-il y avoir le moindre changement possible en vous?

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