dimanche 8 décembre 2013

Regarder l’anxiété comme quelque chose d’extérieur à soi.


Au sujet du traitement de la peur, une personne m’a dit que dans le bouddhisme, on peut utiliser la respiration pour sortir de son identification à la peur.  Ainsi d’après elle, faire l’effort de respirer avec l’abdomen dans des moments d’angoisse, ou de peur serait une démarche courante notamment dans le zen. Et il m’a été précisé que nombre de pratiquants témoignent des bienfaits de cette technique en matière de détente corporelle et d’apaisement de l’esprit.

Puis, il m’a été alors été demandé ce que je pensais de cette méthode. Or comme je  trouve cette question particulièrement intéressante, je souhaite reproduire ici ce que j’en pense.

En fait, tout dépend de ce que l'on fait. En utilisant une technique de concentration de l’esprit sur la respiration, je pense qu’il y a apaisement sur l’instant mais comme il n’y a pas de traitement cognitif ou émotionnel de la  peur, on en reste à une relaxation sur le moment. Pour moi, c’est une astuce, un truc : on pense à autre chose. C’est « juste » un détournement de l’attention. Mais il est vrai que ça marche car on focalise son attention sur autre chose. Cependant comme le problème n'est pas traité mais détourné, la peur fatalement réapparaîtra. Pour ma part, ce qui me semble plus pertinent, c’est lorsque la représentation mentale qui accompagnait la peur n’est plus associée à la peur alors qu’elle demeure présente à l’esprit. Là,  je pense à des traitements émotionnels comme dans  l’EMDR, par exemple, où l'on est avec l’image qui créer la peur mais en même temps, on porte son attention sur le mouvement de la main du thérapeute ce qui baisse l’intensité de la charge émotionnelle qui accompagne l’image. La peur se dilue car il n’y a plus focalisation mais extension de la conscience sur d’autres choses et non pas détournement de l’image traumatisante. Autrement dit, j’ai peur donc je ressens la peur, je vois l’image mais j’investis la conscience afin d’entendre aussi les commentaires que je fais sur l’image mais je reste également conscient de mon environnement immédiat. Ce qui aboutit au fait que je ne suis plus fasciné par l’image et totalement pris par la sensation d’angoisse,  je deviens observation détachée de l’ensemble du phénomène. 

 Puisque la question faisait référence au zen,  à mon sens, c’est dans le livre « Vivre zen » de Joko Beck qu’un des élèves de cette enseignante explique le mieux cela. Et bien qu’il  parle de la colère,  je pense que c’est valable pour toutes les émotions.

 Je le cite:

 « hier soir, en me rendant quelque part, j’avais l’esprit bourré de pensées et de sentiments. J’ai cru que je pratiquais parce que je savais que j’étais en colère, que j’étais tendu, que j’étais pressé, et je me rendais compte que j’étais de plus en plus furieux et contrarié. Et puis je me suis demandé tout d’un coup : « mais qu’est-ce que c’est que « pratiquer » là, maintenant, tout de suite ?  »  Ça a été comme si des milliers de flashes éclairait ce qui se passait dans ma tête : les mêmes éléments étaient  bien toujours là –  la colère, la hâte, la tension physique – mais ils m’apparaissaient sous un jour totalement impersonnel : tout cela n’avait pas de rapport avec moi. C’était presque comme si je regardais un cafard sur le sol de la cuisine. »

29 commentaires:

  1. Bonjour! et merci pour ce nouveau texte intéressant à lire. Je dirais que les 3 phrases suivantes que vous avez écrites ont attiré mon attention:
    Solutions pour éloigner les pensées perturbatrices/peurs:

    "La pensée perturbatrice disparait de l’esprit car on focalise son attention sur autre chose"

    "Pour ma part, ce qui me semble plus pertinent, c’est lorsque la représentation mentale qui créait la peur n’est plus associée à la peur alors qu’elle demeure présente à l’esprit."

    Conclusion:

    "...Ce qui aboutit au fait que je ne suis plus fasciné par l’image et totalement pris par la sensation d’angoisse, je deviens observation détachée de l’ensemble du phénomène."

    La clé de tout cela c'est de trouver le moyen de voir la peur qui traverse l'esprit sans avoir peur! Avez-vous trouvé cette clé?
    Se focaliser sur autre chose ne règle pas le problème à la source comme vous dites mais apporte un calme momentanné apréciable.
    Merci
    Bon week-end!
    Une lectrice
    L.............

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    1. Bonjour L.

      Merci pour votre question qui va peut-être me permettre de clarifier les choses telles qu’elles m’apparaissent.
      Pour point de départ, je prends votre formulation : « La clé de tout cela c'est de trouver le moyen de voir la peur qui traverse l'esprit sans avoir peur! »
      Oui, l’idée que je tente de développer, c’est que vous prenez conscience de votre peur mais que vous sortez du cercle vicieux des pensées qui l’alimente et qui la renforce. Je vois les choses ainsi : c’est un peu comme si vous faisiez un pas de côté ou que vous preniez de la distance pour observer ce phénomène qu’on appelle « peur ». On pourrait appeler cela du « détachement » car c’est comme si vous regardiez quelque chose qui était extérieur à vous ou que vous regardiez à la façon d’un observateur attentif les manifestations d’une autre personne. Certaines personnes parlent alors de « désidentification ». Mais évidemment, c’est bien de vos propres manifestations qu’il s’agit : vous ressentez l’oppression physique que provoque la peur, vous essayez de la localiser et ce peut être dans la poitrine ou dans le ventre. Peut-être y a-t-il aussi des tremblements dans votre corps et que votre respiration est modifiée. Vous prenez également conscience des pensées ou des images qui sont associées à la peur et peut-être aussi de votre désir de fuite ou de colère qui survient. Autre point qui me parait important, vous prenez également conscience de vous-même en train d’observer la peur. Là, pour prendre une image, c’est un peu comme si vous étiez située au plafond de la pièce en train d’observer « L » avoir peur et prendre conscience de sa peur.
      En conclusion, cette observation étendue ou globale vous éloigne de la peur, la dilue et vous en désensibilise.
      Et dans mon expérience, à force d’observer la peur de cette façon (sans faire le moindre humour) la peur fait moins peur. Et si on ne peut rien faire contre son apparition, en revanche, peu à peu elle se manifeste moins souvent et on la gère plus efficacement. Ce qui implique que notre construction personnelle se modifie peu à peu.

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    2. Bonjour et merci beaucoup pour votre longue et intéressante réponse!
      Depuis quelque mois, quand je sens qu'une pensée source d'inquiétude arrive dans mon esprit, j'essaie d'être plus détachée. Ca m'a pris du temps d'arriver à cela.Je la perçois comme une invitée qu'on n'a pas envie de recevoir mais à laquelle on ouvre la porte,tout en vaquant à mes autres occupations sans faire grand cas d'elle.Elle repartira d'autant plus vite qu'on ne lui prête guère d'attention. Si on ne lui ouvre pas la porte elle va tambouriner dessus et rester plus lontemps.
      Merci pour l'image de rester au plafond et observer, c'est bien vu!
      L...........

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    3. Bonjour L.

      À votre tour, sachez que votre réponse me semble très juste !

      J’aime beaucoup votre métaphore de l’invitée qui nous déplaît mais que nous accueillons quand même tout en vaquant à nos occupations. Et je pense comme vous : il ne faut pas faire grand cas de sa présence. Il se trouve que je viens tout récemment d’en faire les frais lors d’une récente conférence à laquelle j’ai assisté. Comme à mon habitude, à la fin, j’essaie régulièrement de poser la première question au conférencier afin d’avoir un complément d’information ou défendre un point de vue différent. En général, les gens hésitent à poser la première question. Moi, je me lance. Ce qui me donne très souvent la possibilité d’approfondir les points qui m’intéressent. Mais c’est chaque fois au prix d’un léger tremblement qui va se manifester soit au niveau de ma tête soit au niveau des mains. Sachant que celui-ci allait certainement se manifester, j’ai tenté une stratégie qui se voulait préventive en annonçant en préambule à tout l’auditoire que j’étais émotif dans ce genre de situation et qu’il fallait me pardonner si je venais à manifester quelques signes d’anxiété. Or bien mal m’en a pris car je me suis mis non seulement à trembler de la tête mais aussi de la voix et j’ai eu des hésitations pénibles dans mon discours. Donc, au lieu de me désintéresser du phénomène, en attirant l’attention du public, j’en suis venu moi-même à focaliser sur les tremblements et je les ai accentués.
      Et vous avez raison encore sur la difficulté d’accéder à cet état. Bien que cette capacité à nous investir dans l’observation neutre ait toujours existé en nous, c’est une toute autre façon de faire fonctionner l’esprit et nous n’en avons pas l’habitude. Alors Il faut de l’entrainement pour ce que cela devienne une seconde nature ou que l’on puisse y recourir à tout moment. Mais la récompense, c’est que l’observation devient alors comme un lieu de calme profond et sûr, comme si vous étiez au fond de l’océan : vous pouvez regarder les remous de la surface, ils ne vous atteignent plus.

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    4. Bonsoir et merci pour votre réponse et merci d'avoir apprécié la métaphore de mon commentaire! J'aprécie les métaphores, j'en fait souvent car je trouve qu'elles expliquent subtilement les choses...
      Cela prend du temps au cerveau de se reconditionner à moins voir les choses en négatif, ça peut prendre des années...A présent je savoure mieux l'instant présent plutôt que de penser à hier et à demain.
      Concernant ce que vous racontez de votre conférence, ce qui est surprenant à première vue est la confiance en vous que vous semblez avoir pour vous lancer à poser la première question et ensuite le manque de confiance en vous une fois lancé (tremblements...).
      Vous n'auriez pas du parler en effet de votre émotivité à l'auditoire car même si vous pensiez éveiller leur tolérance à d'éventuels tremblements, vous avez appuyé sur le problème et cela vous a mis de la pression supplémentaire.
      Le mieux est de ne pas trop penser à votre émotivité. Dites vous que tout va bien se passer et pensez surtout au contenu du discours.
      Le simple fait de vous lancer le premier montre une certaine force intérieure, laissez-vous porter (ou surfer) ensuite par cette vague sans vous poser de questions plutôt que de vous noyer dans un tourbillon d'émotivité...
      Bon courage et merci pour vos réponses
      L..................

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    5. Bonjour L.

      Eh bien, il se trouve que de mon côté, je ne suis pas très amateur de métaphores pour la raison qu’elles sont interprétables de différentes façons et que j’ai beaucoup de mal à me satisfaire d’à peu près. Mais, pour le coup, je trouve la vôtre très claire et très juste. J’aurais même tendance à la penser comme parfaite.
      J’ai une question à vous poser. Vous dites qu’aujourd’hui vous savourez mieux l’instant présent plutôt que de penser à hier ou à demain. Qu’est-ce que vous faites aujourd’hui que vous ne faisiez pas hier ? Quelle est cette nouvelle disposition que vous avez adoptée, ou encore, quel est le « mouvement » de l’esprit que vous opérez aujourd’hui et que vous ne faisiez pas avant ?
      Pour vous répondre, je suis animé par une soif de comprendre et c’est ce qui me pousse à poser la première question. Et les tremblements sont très probablement liés à une très vielle expérience ou j’ai été humilié en public par un professeur. De fait, j’ai tendance à me défier de toute autorité intellectuelle. De plus, je n’hésiterai pas à pointer les failles dans le discours du locuteur d’autant plus si je perçois chez lui une prétention injustifiée. Il y a peut-être comme une envie d’en découdre ou un désir de revanche, ici. Donc à un niveau infra-conscient on peut dire que je vais comme à la bataille ou que je m’attends à ce qu’il y ait conflit. Je pense que vous avez raison, je devrai « surfer » sur ma soif de connaissance et de compréhension et simplement laisser tomber quand le locuteur n’est pas à la hauteur de mes attentes.

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    6. Bonsoir et merci pour votre longue réponse
      Je vous fais deux réponses à la suite car votre blog n’accepte pas plus de 4096 caractères pour une réponse !
      Premier commentaire :
      Merci d’avoir apprécié ma métaphore de l’invité(e).
      A vrai dire, cela m’a donné l’idée de la poursuivre en faisant le parallèle avec votre attitude lors de la conférence dont vous parlez.
      C’est comme si aviez organisé un buffet chez vous, vous êtes avec vos convives (l'auditoire), l’ « émotion-tremblement » frappe à la porte. Au lieu de l’accueillir discrètement et la laisser se fondre dans l’assistance, vous dites à vos convives « regardez qui est là », ne m’en veuillez pas de la faire entrer. Vous lui faites la conversation, la présentez aux convives, elle communique avec eux (ils constatent vos tremblements). Ensuite, vous lui offrez l’apéritif (tremblement des mains) et elle devrait repartir ensuite car seulement quelques personnes triées sur le volet (dont elles ne fait pas partie) sont prévues à dîner. Mais il se trouve qu’elle a apprécié le grand cas que vous avez fait d’elle en la présentant officiellement à l’auditoire, vous avez flatté son ego et comme c’est une personne envahissante voire sans-gêne qui s’engouffre dans les brèches, elle s’incruste au dîner (tremblement de la voix, hésitations pénibles) sans que vous n’arriviez à lui demander de partir même avec diplomatie.
      Vous l’avez trop bien nourri(e), au sens propre et au sens figuré! Et elle a eu envie de faire la pique- assiette. Elle sait que vous la nourrissez bien, que vous offrez de bons petits plats. Vous devriez la mettre à la diète sans discuter avec elle pendant le buffet: un simple bouillon à déguster! elle repartirait assez vite et n’aurait pas envie de revenir!C’est peut-être un peu tiré par les cheveux cette suite de métaphore mais je trouve ça pas mal pour illustrer différemment ce que vous racontez ! La prochaine fois que vous poserez une question en conférence, pensez à ce buffet et au bouillon, peut-être cela vous fera-t-il sourire intérieurement et peut-être en serez-vous moins anxieux…
      Que pensez-vous de cette suite de métaphore ?
      Bonne soirée
      L…………..

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    7. Rebonsoir

      Second commentaire qui suit le premier déposé juste avant et ci-dessus :

      Vous semblez vivre beaucoup dans « hier » puisque vous parlez d’un souvenir amer suite à des remarques en public il y a quelques temps. Je comprends que ça soit pénible à oublier et que ça marque. Mais vous nourrissez trop bien ce souvenir même si c'est "infra conscient" comme vous dites. Vous lui faites même un beau cadeau de tant y penser. Il faudrait lui (le souvenir!) aussi le mettre à la diète et au bouillon ! Et vous semblez avoir mis du monde dans le même panier quand vous parlez de "l’autorité intellectuelle". Or une personne, ce n’est pas tout le monde du même profil. Il y a surement des gens délicats dans ce type de profil.

      Pensez-vous aussi à « demain » ? à « aujourd’hui » ?

      Pour répondre à vos questions, ce que je fais aujourd’hui, c’est que je prends le temps de reconnaître et de savourer les petits bonheurs de chaque jour.
      Car j’étais parasitée par le négatif…Ca me prenait beaucoup d’énergie perdue pour rien. Je pensais à "hier" (j’aurais du dire, il/elle m'a dit …) à « demain » (que va-t-il/lle dire ? que vais-je répondre ?)
      J’ai lu et relu des beaux textes remplis de sagesse et de bons conseils. Je les ai médité et mûri. Car j’avais réalisé que j’en avais assez de perdre cette énergie et d’être stressée. Et le stress régulier n'est pas bon pour la santé!
      Cela fait plusieurs mois que j’ai décidé de changer ma façon de voir les choses, de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, pour éloigner le stress intérieur trop présent. C’est très long à venir, il ne suffit pas d’une décision du cerveau avec une baguette magique, ça m’a pris plusieurs mois pour en voir les effets et plus d'un an pour que ça s'installe bien. Et tout s’est passé dans ma tête. Car ce genre de chose, de décison, de façon de penser,ce "mouvement de l'esprit"comme vous dites", on ne peut le faire que seul dans sa tête.
      J’arrive même à voir du positif dans le négatif, car il y en a, et on ne le voit pas sur le moment. On le voit avec le recul. Les épreuves font « grandir ». Et « grâce( !) » aux soucis qui m'ont stressée de (trop)nombreuses années, j’ai eu ce trop plein, cette prise de conscience et j’ai changé ma façon de voir la vie et de l’apprécier! Mieux vaut tard que jamais !
      Ce « mouvement de l’esprit » comme vous dites, s’est fait petit à petit, en pratique, dans les situations concrètes. Car les livres c’est bien joli mais il faut appliquer les bons conseils plein de sagesse dans des situations concrètes ! J’ai par exemple appliqué « Ce que l’on fuit nous poursuit
      ,ce à quoi l’on fait face s’efface » dans l’adage ci-dessous, riche de sens!:

      « Ce que l’on réprime s’imprime
      Ce à quoi on résiste persiste
      Ce qui nous affecte nous infecte
      Ce que l’on fuit nous poursuit
      MAIS
      Ce à quoi l’on fait face s’efface »


      J’apprécie ce que la vie me donne, tout d’abord la santé car ce n’est pas un du et je remercie des petits bonheurs. J'essaie de voir la leçon de vie qui est cachée derrière chaque épreuve.
      Je suis encore un peu stressée mais moins qu’avant. Disons que je suis moins dans l’anticipation ou la rumination. Quand un souci se présente, j’essaie de le gérer au mieux. Et entre deux, j’y pense moins, je savoure les petits bonheurs tous simples.

      Désolée pour ce parchemin mais je ne souhaitais pas faire une réponse bâclée à vos questions de fond.

      Que pensez-vous de tout cela ? Avez-vous un jour décidé de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide? Y parvenez-vous?

      Merci pour vos réponses et Bonne soirée

      L…………………

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    8. Bonjour L.

      Vous venez confirmer ce que je pensais : votre métaphore est parfaite. Il vous aura suffi de dérouler le fil et de trouver les images correspondantes. Mais je vous avoue que j’en aurais été bien incapable ! Je suis très impressionné car vous avez une belle imagination alliée à un esprit rigoureux : vous avez réussi à transposer cela tout en restant fidèle à la réalité. Et vous avez réussi à me faire rire. Alors bravo, d’autant plus que d’habitude je ne les apprécie guère ! En conclusion, tout ceci me laisse à croire que vous excellez dans cet exercice.
      C’est vrai, je pourrais considérer désormais cette « invitée » avec le sourire ou peut-être pourrais-je, en la reconnaissant, l’éconduire sur la porte : « C’est bon, tu as assez profité de moi, va te faire voir ailleurs ! »

      Hum ! Pour être plus précis, j’essaie de mettre du sens sur cette réaction émotionnelle qui m’a tout l’air d’être une réaction conditionnée. Donc il est probable que je sois plus sensible que la moyenne au jugement d’autrui suite à cette humiliation mais aussi à cause de certains de proches qui manquaient de pédagogie lorsque j’étais enfant. Cette explication m’aide à clarifier la chose, mais elle reste quand même de l’ordre de l’hypothèse et je ne pense pas en faire grand cas. En revanche, ce qui m’apparait plus surement, c’est ce désir de revanche et cette volonté de démontrer que je ne suis pas le « bon à rien » que l’on a cru que j’étais. Mais rassurez-vous, je ne fais pas cela avec tout le monde ! Seulement avec celui qui se la joue « supérieur » et n’a pas les moyens de sa prétention.

      Merci pour votre réponse au sujet de « Qu’est-ce que vous faites aujourd’hui que vous ne faisiez pas hier ? »
      Je suis d’accord avec vous qu’il faut un effet cumulatif de différentes choses pour décider de faire ce « mouvement ». Et, bien qu’on puisse comprendre que cette nouvelle façon de fonctionner puisse être plus favorable pour nous, tant qu’il n’y aura pas de véritable conviction on ne s’y engagera pas vraiment. Il nous faut tester le nouveau comportement, voire que cela marche pour y croire. Et dès lors qu’il n’y a plus de doute on s’y accroche.
      C’est commun à tous les « anxieux », ils ont des incertitudes et n’ont pas pour habitude de se jeter à l’eau facilement. Il faut qu’ils se rassurent d’abord.
      Par ailleurs, cette tendance à anticiper les choses qui n’est pas un mal en soi, est exacerbée chez l’anxieux qui supporte mal d’avoir à gérer les impondérables comme s’il se croyait moins apte que la moyenne à improviser. L’anxieux a donc tendance à rester en retrait, en terrain connu et à vouloir maitriser les choses et le plus souvent de manière « parfaite ». Par conséquent, le « lâcher-prise » et les imprécisions ne sont pas vraiment ses trucs et il les fuit. Or, c’est précisément ce lâcher-prise, comme beaucoup de chose que nous évitons, qu’il nous faut absolument pratiquer.
      Car à bien y réfléchir, comme l’anxieux a tendance à croire qu’il n’arrivera pas à gérer les choses ou les réussir, il ne tente pas l’expérience de l’inconnu, se rigidifie sur ses comportements, fait du sur place et n’apprend rien. Par conséquent, il demeure effectivement incapable de gérer la nouveauté.

      Sinon, pour vous répondre, oui, c’est pour ce qui me concerne, comme je l’ai dit plus haut, un basculement suite à une conviction profonde. Ce fut radical, j’ai décidé d’opter pour l’optimisme. Il m’arrive encore d’avoir des pensées négatives, bien sûr, mais dès lors que je m’en aperçois, je tente de les corriger au plus vite.

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  2. Bonjour et merci pour votre longue, intéressante et entousiaste réponse! Ca encourage à écrire des commentaires!
    Merci pour votre "bravo" pour la suite de la métaphore! j'ai même réussi à vous faire rire! tant mieux! tant de choses se digèrent mieux via l'humour!
    Pourtant, je n'ai pas fait d'études littéraires, plutôt des études scientifiques d'ailleurs (d'où peut-être la rigueur dont vous parlez).
    Mais je réfléchis beaucoup, je lis beaucoup de livres de sagesse, d'histoires inspirantes (pleines de métaphores!)car on en retire souvent de bons conseils subtilement donnés.
    Les phénomènes de société, l'actualité m'intéressent aussi. Tant de choses sont intéressantes dans la vie quand on se donne la peine d'y réfléchir!
    Je me suis retrouvée dans votre portrait de l'anxieus(e)! avec ce besoin d'anticiper et de maitriser les choses.Et j'ai toujours eu du mal à gérer la nouveauté. La routine me rassure. je me lance parfois dans un risque (étudié et mesuré) de la nouveauté, je ne fais donc pas vraiment du surplace. Je ne comprends d'ailleurs pas les gens qui aiment le risque et les changements permanents. Cette instabilité doit surement traduire quelquechose...
    Comment arrivez-vous à lacher prise lorsqu'un événement que vous avez tenté de maitriser ne se produit pas tel que vous le vouliez? acceptation? résignation? colère?autre?
    J'ai du mal à "lacher-prise".
    J'aprécie mieux l'instant présent et ses petits bonheurs mais je n'ai pas encore trouvé la clé pour un vrai lacher prise...J'ai toujours une vigilance permanente, moins forte qu'avant certes, mais présente.
    Que pensez-vous de tout cela?
    Bon, si ultérieurement je lis sur votre blog des écrits qui m'inspirent une métaphore, peut-être m'y risquerai-je à nouveau!
    J'ai il y aquelques temps écrit une métaphore où je compare la vie à une promenade en barque, souhaitez-vous que je la dépose en commentaire?
    A bientôt de vous lire
    L................

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    1. Bonjour L.

      Le fonctionnement de votre esprit semble très bien s’accorder avec ce style littéraire et vous y sentez à l’aise (contrairement à moi). Que vous n’ayez pas fait d’études en ce sens tendrait à démontrer que c’est une aptitude innée chez vous. Vous avez attisé ma curiosité, ce sera avec intéret que je lirai votre métaphore sur la promenade en barque.

      Au sujet, du risque et des changements permanents, Je ne pense pas qu’il faille y voir forcément un problème d’ordre psychologique. Imaginez une personne qui aurait soif de nouveauté et qui voudrait expérimenter et exprimer différentes façon d’être : tout à tour explorateur, artiste, chef d’entreprise, homme politique…. cela nécessiterait une certaine sécurité intérieure, une bonne dose de confiance en soi, mais cela déboucherait aussi sur une vie palpitante et riche de découvertes! Cette multiplicité de forme pourrait bien être l’expression d’une vie humaine libérée de la contrainte des peurs psychologiques.

      Il m’est assez difficile de vous répondre sur le lâcher-prise car votre question est générale alors que cela dépend des circonstances. S’il s’agit d’un projet personnel, je suis extrêmement tenace et je peux y consacrer des années pour y parvenir. Si mon objectif ou mon désir dépend de la bonne volonté d’autrui, mon influence sur celui-ci étant forcément limitée, je me verrai parfois dans l’obligation d’accepter que mon désir ne se réalise pas. Personnellement, je n’apprécie guère le terme « résignation », il a un goût de défaite qui sous-entend que le désir reste vivant et douloureux. L’acceptation, c’est autre chose : on est d’accord avec ce qui est et le désir ne manifeste plus. Ou alors peut-être faudrait-il parler de « défaite acceptée ».

      Vous me dites avoir du mal à lâcher-prise et que vous souhaitez « un vrai lâcher-prise ». Mais ne sachant pas trop de quoi il s’agit précisément mais considérant que vous êtes réactive à mes considérations sur l’anxiété, j’aurais tendance à vous dire ceci : acceptez d’être vulnérable et d’être bousculée par la vie, vous êtes plus forte que vous ne le croyez.

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    2. Bonjour et merci pour votre réponse!

      Vos écrits sont intéressants à lire sur le fond comme sur la forme et je suis étonnée que vous écriviez ne pas vous sentir à l’aise en écrivant. C’est très bien écrit! Et c’est riche de sens !
      Votre style est concis, beaucoup de choses sont dites en peu de mots.
      Moi j’ai tendance à délayer, je n’ai pas assez l’esprit de synthèse comme vous. Mais j’essaie de l’avoir plus, c’est utile dans le travail !
      Votre paragraphe sur le risque et les changements est très juste et pertinent.
      Je suis persévérante, j’ai du,à l'époque, déployer beaucoup d’efforts, de travail et de ténacité pour avoir mon diplôme bac+5 scientifique.
      Merci pour la toute dernière phrase de votre réponse comme quoi je serais plus forte que je ne le crois…
      Votre phrase « Si mon objectif ou mon désir dépend de la bonne volonté d’autrui, mon influence sur celui-ci étant forcément limitée, je me verrai parfois dans l’obligation d’accepter que mon désir ne se réalise pas » est très juste et bien écrite et en effet "autrui" est souvent la cause de non-maitrise de situations, ce qui ébranle la force intérieure.

      Voici la fameuse métaphore qui est de moi!:
      « Si je devais comparer la vie à une promenade en barque sur la mer, je dirais qu’une vie heureuse c’est une promenade-vie avec des tempêtes, avec la barque qui manque parfois de chavirer mais qui maintient le cap.
      Mais c’est aussi une promenade sur une mer d’huile, qu’on apprécie d’ailleurs d’autant plus après la tempête…
      Ce sont aussi les beaux paysages que l’on voit au cours de la promenade, les falaises magnifiques, ce sont les personnes avec nous dans la barque ou celles que l’on rencontre ponctuellement lorsqu’on accoste dans un port d’ancrage.
      Le tout est de ne pas tomber à l’eau, au cours de la longue promenade ou le cas échéant d’avoir la force de savoir nager pour remonter dans la barque, épuisé, tout mouillé mais en vie, renforcé par la prouesse de s’en être sorti, pour repartir vers d’autres horizons… »

      A bientôt de vous lire
      L…………………….

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    3. Bonjour L.

      " Vos écrits sont intéressants à lire sur le fond comme sur la forme et je suis étonnée que vous écriviez ne pas vous sentir à l’aise en écrivant. C’est très bien écrit! Et c’est riche de sens ! "

      >>>> Merci pour vos compliments ! En fait, il y a eu un problème de compréhension qui tient au fait que je ne peux pas systématiquement reprendre l’intégralité des passages que vous avez écrits à cause des contraintes sur la longueur des réponses. C’est avec les métaphores que je ne suis pas à l’aise. Et j’aime beaucoup écrire y compris correspondre bien que je n’en ai pas beaucoup l’occasion ni le temps.

      "Votre paragraphe sur le risque et les changements est très juste et pertinent."

      >>>> Merci !

      "Merci pour la toute dernière phrase de votre réponse comme quoi je serais plus forte que je ne le crois…"

      >>>> Oui, je le pense vraiment. Il y a différentes formes d’anxiété mais une des formes courantes, c’est celle qui se manifeste dans le sentiment d’être incompétent face aux nouveautés ou aux problèmes. J’appelle cela l’"anxiété de performance". Et souvent l’idée sous-jacente, c’est qu’il faudrait réussir tout et tout de suite comme s’il n’y avait aucun apprentissage à réaliser.

      "Votre phrase « Si mon objectif ou mon désir dépend de la bonne volonté d’autrui, mon influence sur celui-ci étant forcément limitée, je me verrai parfois dans l’obligation d’accepter que mon désir ne se réalise pas » est très juste et bien écrite et en effet "autrui" est souvent la cause de non-maitrise de situations, ce qui ébranle la force intérieure."

      >>>> Cela ne devrait pas ébranler votre force intérieure. Vous pouvez déployer des trésors d’ingéniosité pour influencer l’autre à faire ce que vous souhaitez qu’il fasse, vous n’aurez jamais la certitude d'y parvenir. Outre le fait qu’il est parfois difficile de découvrir le « bouton » sur lequel il faut appuyer, il y a des personnes qui sont difficilement manipulables.

      Au sujet de votre métaphore, j’y suis bien moins sensible qu’avec celle que vous avez déployée qui me concernait. C’est une jolie histoire. Si je peux la comprendre, en revanche, je l’intègre mal car il m’est difficile de concevoir une vie ou la barque ne se renverserait pas. Et il y a cette idée de noyade où de péril qui ne parle pas vraiment car je crois que nous surestimons beaucoup le danger. Ceci ne veux pas dire que votre métaphore n’est pas bonne mais que n’avons pas les mêmes référents et que je suis pas en mesure d'imaginer les vôtres.

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  3. Bonsoir

    Merci pour votre longue réponse
    En fait, concernant le passage sur « autrui », je voulais juste dire que ce sont les relations humaines les plus complexes à gérer…
    Par exemple, ce qui me mine depuis un vingtaine d’années est l’attitude de ma belle-mère (mère de mon mari) qui est trop souvent source de discorde dans mon couple, qui voudrait tout régenter de façon autoritaire sans se soucier de moi et dont l’attitude à mon égard est source de beaucoup de souffrance intérieure pour moi. Pourtant, malgré cela, je l’ai toujours respectée, la réciproque n’étant malheureusement pas toujours vraie.
    Au début, je n’étais pas assez forte pour faire face et pas assez soutenue…. J’ai réussi au fur et à mesure des années à mettre quelques limites que j’arrive péniblement à garder au prix d’une vigilance quasi-constante de mon esprit et d’anticipation car son imagination (à ma belle-mère) est fertile pour de nouvelles idées sources de discorde.
    Heureusement, il y a quelques progrès de mon mari qui me soutient un peu plus depuis quelques années, il a un peu ouvert les yeux mais c’est sa mère …
    Après le virage de la quarantaine, il y a quelques mois, j’ai ressenti un trop-plein de stress intérieur à cause de ce souci qui dure depuis une vingtaine d’années (c’est long !).
    Comme ma belle-mère ne change guère d’attitude avec les années (quelques petits progrès de son côté néanmoins depuis que mon mari me soutient plus), je me suis dit qu’il me fallait changer ma façon de vivre ce problème a priori insoluble.
    Au lieu d’être minée en permanence, j’essaie de mieux apprécier le moment présent et de faire face aux soucis quand ils se présentent. Avec toujours un fond de vigilance, « chat échaudé craint l’eau froide ».
    Vous qui semblez être de bon conseil, que feriez-vous à ma place ?
    Je sais, c’est difficile d’imaginer, surtout que vous êtes peut-être tiraillé entre votre mère et votre épouse comme de nombreux hommes.
    Pourtant, sans ce souci, je serai beaucoup plus joyeuse. J’ai fondé un foyer heureux.
    Ce souci me prend beaucoup d’énergie bien qu’il y ait depuis quelques mois des progrès en moi. Le rire me déstresse sans doute est-ce la raison pour laquelle j’ai depuis longtemps le rire facile quand on me raconte quelque chose de marrant ou je regarde un film drôle…
    Finalement, il y a toujours un grain de sable qui grippe la machine, une croix à porter…
    J’ai eu une enfance très heureuse mais je porte une croix depuis une vingtaine d’années et ce n’est pas fini…
    Il parait que les épreuves et la souffrance font « grandir »…Alor j’ai du grandir…Surement assez pour mûrir et réaliser à la quarantaine qu’il fallait que je sois moins minée par tout cela…Ca m’a pris une bonne année pour commencer à changer intérieurement…
    La croix me semble un peu moins lourde à présent mais j’ai toujours ce fardeau, je fais « avec »…Sans doute avons-nous tous une croix à porter…
    Peut-être comprenez-vous mieux à présent la source de mes angoisses et mon cheminement intérieur grâce à ces éclaircissements…
    Qu’en pensez-vous ? Comment gérer un problème quasi-insoluble quand en face une personne ne change guère en mieux et qu’il faut faire « avec » ?
    Merci et A bientôt de vous lire
    L………………

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    1. Bonjour L.

      Je suis flatté par la confiance que vous m’accordez! Cependant gardez bien à l’esprit que je ne suis pas « à votre place » et que pour me mettre dans vos souliers, il me faut recourir à mon imagination or je pourrais bien m’égarer. Bon, je vais tenter de faire une analyse de la situation et vous donner quelques pistes d’ordre stratégique en souhaitant que cela vous aide un peu.

      La première chose qui m’a sauté aux yeux, ce sont les rapports de force et d’après ce que vous me dites, pour l’heure, c’est votre belle-mère qui mène le bal. La chose qu’il faut considérer, c’est que ces rapports de forces s’appuient sur des liens affectifs très forts qui impliquent la dépendance affective et qu’ils sont donc tout autant des rapports de faiblesses. Vous aimez votre mari donc vous tolérez la situation. Votre belle-mère ne vous aime pas mais elle est très dépendante de son fils. Elle vous tolère car son fils vous aime. De son coté, votre mari vous aime et aime sa mère. Il est sous la dépendance et la domination de deux femmes. Le pauvre!

      Je précise que ce n’est pas mon cas car il y a longtemps j’ai fait le choix de m’éloigner de ma mère et sortir de son influence. Ce qui est dans la nature des choses. Mais peut-être la situation est rendu compliquée car vous vivez tous sous le même toit ? Quoiqu’il en soit, votre belle-mère n’a pas à se mêler de vos rapports couples et cela je pense que tout le monde peut en convenir. Mais où se situe vos rapports vos couple ? Cela c’est à vous de le définir et d’en informer votre mari sans forcément que vous en informiez votre belle-mère. Car je ne pense pas qu’il soit utile que vous l’affrontiez directement. De plus, normalement c'est le mâle qui porte la culotte et elle en sera d’autant plus déstabilisée si cela vient de son bébé. En revanche, s’il elle vous manque de respect, ne vous laissez plus faire.

      Imaginez qu’un « désamour » arrive chez l’un des protagonistes et tout serait bouleversé ! Mais, en fait, ce qu’il faut savoir c’est que la moindre petite modification de comportement chez l’un d’entre vous provoque immanquablement un changement chez les deux autres qui s’adaptent à la nouvelle situation. C’est ce qui s’est passé lorsque votre mari à pris conscience de certaines choses et à changer quelque peu son attitude. Cela a affaibli la domination de votre belle-mère et si elle lâche du terrain, de votre côté vous en gagnez. Par ailleurs, vous-même avez eu très probablement une influence sur les 2 autres en adoptant un certain détachement (peut-être cela a-t-il inquiété votre mari ?). Bon, j’ai l’intuition qu’il vous faut continuer à faire prendre conscience à votre époux du désir d’influence et de manipulation de votre belle-mère sur sa personne et que la situation n’est saine pour personne. La mère et le fils doivent grandir et devenir autonome et faire chacun leur vie.

      Petit clin d’œil pour finir: Freud aurait dit qu’il s’agit d’une relation oedipienne entre le fils et la mère. Mais il n’y a rien de grave car le vieux bonhomme avait tendance à tout dramatiser. Après tout c’est vous qu’il a choisi et avec qui il couche, non ?

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  4. Bonjour
    Merci pour votre réponse
    Pour reprendre votre expression bien trouvée de "mener le bal" (vous voyez, vous commencez à utiliser des métaphores!) à présent je dirais que c'est plutôt moi qui le mène mais je pense que si je trébuchais, elle se hâterait de reprendre la main sur la danse, elle n'espère que cela! Je dois veiller à ne pas subir de croches-pattes pendant la danse d'où ma vigilance! Et j'ai du travailler dur pour apprendre ces pas de danse pour pouvoir arriver au bout de plusieurs années en partie la mener!
    Je n'ai pas vraiment voulu tolérer son attitude, je n'ai pas pu faire autrement, j'ai toujours résisté (au moins intérieurement) mais ma résistance et ma force se sont accrues avec le temps...Ma détermination a porté quelques fruits.
    J'ai passé du temps à essayer d'ouvrir les yeux à mon mari alors qu'elle essayait de les lui fermer...Il les a ouvert depuis quelques années mais elle reste sa mère qui l'a élevé.
    Il tient un peu plus compte des soucis qu'elle me cause mais je marche sur des œufs car elle est très habile pour l'attendrir sur elle...
    Il y a depuis le début de la distance géographique, ce qui me sauve! mais quand on la voit, ce n'est pas du repos pour moi!
    Elle a d'autres enfants près de chez elle. Mais je suis la seule "pièce rapportée" (comme elle dit) qui a tenu !
    La sonnerie du téléphone me procure aussi du stress ! Que va-t-elle encore trouver? Mais je fais face, je discute un peu par politesse car "ce à quoi l'on fait face s'efface" et "ce que l'on fuit nous suit".
    Quand elle me manque de respect et/ou est en colère, j’ai fait le choix de rester calme car comme le dit si bien Marc-Aurèle "les conséquences de la colère sont pires que ses causes". Et quand on est calme, on est plus fort que la personne en colère, car nous, on arrive à se maitriser et pas elle. Le calme peut décontenancer, ce n'est pas une faiblesse à mon avis. Que pensez-vous de cette façon de voir?
    Pour résumer, ce souci, c'est comme le bon vin, ça vieillit bien avec les années mais je veille à ce que ça ne tourne pas au vinaigre! (Ah! j'aime les métaphores!)
    De toutes façons, c'est un souci vieux comme le monde, la plupart des mères ont l'impression qu'on leur "prend" leur fils! Et le fils, sans forcément avoir un attachement freudien, est pris dans un conflit de loyauté entre celle qui l'a élevé et son épouse aussi mère de ses enfants.
    Un jour, ce sera à mon tour d'être belle-mère mais je pense que je saurai retenir les leçons de l'expérience: pas d'ingérence, de la discrétion et de la chaleur humaine. Des conseils uniquement si on m'en demande!
    Que pensez-vous de tout cela?
    Que pensez-vous du fait que derrière les épreuves se cache souvent une leçon de vie? Qu’on peut donc voir du positif dans le négatif?
    Merci pour le temps que vous passez à me répondre: vous écrivez au début de votre blog être passionné de psychologie, et avec mes commentaires, dans lesquels j'aborde pas mal de thèmes de psychologie en rebondissant sur vos textes, je vous fais beaucoup cogiter là-dessus! J'espère que ça ne vous dérange pas! La psychologie m'intéresse aussi! Heureusement vous avez répondu que vous aimez écrire d'une façon générale! Vous écrivez aussi aimer le sport, c'est bien, "un esprit sain dans un corps sain, mens sana in corpore sano"!
    Merci encore pour vos réponses et à bientôt de vous lire
    L..................

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    Réponses
    1. Bonjour L.

      Un moment j’ai pensé que vous viviez peut-être chez votre belle-mère et que vous dépendiez financièrement d’elle. Mais rien de tout cela ! Et le sentiment général que me donne votre missive est que vous n’avez pas confiance en vous alors que cela fait 20 ans que vous gérer le problème. Alors détendez-vous, vous avez désormais acquis suffisamment d’expérience et de ressources. Oui, très franchement, je pense que vous mettez sous pression inutilement.

      « J'ai passé du temps à essayer d'ouvrir les yeux à mon mari alors qu'elle essayait de les lui fermer...Il les a ouvert depuis quelques années mais elle reste sa mère qui l'a élevé. »

      >>>> Comme s’il avait une dette envers elle, n’est-ce pas ? De votre côté, qu’en pensez-vous ?

      « Il tient un peu plus compte des soucis qu'elle me cause mais je marche sur des œufs car elle est très habile pour l'attendrir sur elle... »

      >>>> Oui, et en quoi est-ce un problème qu’elle puisse l’attendrir ? Vous vous attendez à quoi concrètement ?

      « Il y a depuis le début de la distance géographique, ce qui me sauve! mais quand on la voit, ce n'est pas du repos pour moi! »

      >>>> Si sa compagnie vous est désagréable, êtes-vous tenue de la voir ? Votre mari ne peut-il y aller seul ? Vous n’êtes pas non plus tenue d’être poli avec une personne désagréable. Et vous pouvez aller directement à l’essentiel : « Bonjour, que désirez-vous, belle-maman ? ». Peut-être vous faut-il procéder comme si c’était un commercial. Ces gens sont formés pour vous faire croire que vous avez besoin d’eux alors que ce sont eux qui vous appellent. Mais comme Ils ont l’art de noyer le poisson, vous pouvez retomber sur vos pattes en leur demandant de manière répétitive, tout comme un disque rayé, le motif de leur appel ou ce qu’ils désirent. Donc centrez-vous sur leurs besoins à eux. Remettez-les à leur place, c’est à dire dans la position du demandeur. Et enfin lorsque qu’il annonce la couleur : « Ah ! Vous voulez me vendre ceci ? Je suis sincèrement désolé, je n’en ai pas la moindre utilité. Je vous souhaite une bonne journée. Clic ! »

      « Elle a d'autres enfants près de chez elle. Mais je suis la seule "pièce rapportée" (comme elle dit) qui a tenu ! »

      >>>> Ce qui, comme je l’ai dit plus haut, devrait vous rassurer. Mais vous restez sous une vielle pression…, faites plus confiance à votre raison.

      « Quand elle me manque de respect et/ou est en colère, j’ai fait le choix de rester calme car comme le dit si bien Marc-Aurèle "les conséquences de la colère sont pires que ses causes". Et quand on est calme, on est plus fort que la personne en colère, car nous, on arrive à se maitriser et pas elle. Le calme peut décontenancer, ce n'est pas une faiblesse à mon avis. Que pensez-vous de cette façon de voir? »

      >>> C’est juste. Mais je ne considère pas qu’il faille s’arrêter seulement à cela. N’hésitez pas à pointer le mauvais comportement de l’autre tout comme vous le feriez avec un garnement et mettez-la en demeure de changer sinon vous sévissez (raccrocher le téléphone, par exemple).

      « Pour résumer, ce souci, c'est comme le bon vin, ça vieillit bien avec les années mais je veille à ce que ça ne tourne pas au vinaigre! (Ah! j'aime les métaphores!) »

      Oui, cette vielle pression que vous maintenez volontairement et qui vous bouffe la vie…

      « Que pensez-vous du fait que derrière les épreuves se cache souvent une leçon de vie? Qu’on peut donc voir du positif dans le négatif? »

      >>>> Je suis entièrement d’accord avec cela. Par ailleurs, vous ne me dérangez absolument pas. Mieux : j’ai plaisir à converser avec vous. De plus, j’adore réfléchir sur ce genre de thèmes.

      « Merci encore pour vos réponses et à bientôt de vous lire »

      >>> Merci à vous aussi.

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    2. Merci pour votre réponse toujours aussi intéressante à lire que les précédentes.
      Je retiens que je m'inquiète trop...et qu'il faudrait "laisser vieillir le bon vin sans penser au vinaigre!"

      Bon alors, je vais essayer de mieux "vivre l'instant présent": mais c'est le titre de votre nouvel article paru ce jour! Je prendrai le temps de le lire...D'autres commentaires en perspective a priori! D'autant plus que vous écrivez que cela ne vous dérange pas d'échanger des points de vue. Merci!
      Remarquez, que ce soit pour le bloggeur ou lecteur/trice, écrire ou commenter dans le vide n'est pas très intéressant...Ce sont les échanges de points de vues qui sont intéressants...
      L'être humain est fait pour communiquer, pas pour vivre en ermite!
      Merci et à bientôt de vous lire!
      L.................

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    3. Peut-être le savez-vous il arrive également que le vin, au bout d’un certain temps, tourne carrément à l’eau, n’ait plus de saveur. Total changement de perspective : ce n’est plus un souci, vous vous amusez du comportement de votre belle-mère, voire vous compatissez si c’est votre truc. Autrement dit : le vin il sera ce que vous voulez qu’il devienne.

      L’article n’est pas de moi mais d’un ami. Mais, je me plais à croire qu’il est aussi un peu le mien. Et je m’y accorde parfaitement. Vous pouvez le commenter, ce sera avec intérêt que je vous lirai.

      Oui, de mon côté, bien que j’expérimente par moi-même, j’aime à partager mes connaissances et profiter de celles des autres et j’avance parfois plus vite ainsi.

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    4. Bonsoir
      Très belle réponse sur le vin!
      "le vin, il sera ce que vous voulez qu’il devienne.": magnifique comme conclusion!
      A méditer! Tant de clés sont en moi alors!
      J'espère que ce souci n'en sera plus un,que je serai assez forte pour que tout cela ne m'atteigne plus, le temps le dira...je pense que c'est en bonne voie.
      Vous êtes de plus en plus à l'aise avec les métaphores que vous maniez avec subtilité! Vous voyez comme on peut dire tant de choses avec des métaphores, c'est imagé mais tellement parlant!
      En transposant ce que l'on veut dire sur un objet ou autre, ça dédramatise un peu ce que l'on veut dire...le lecteur essaie de lire entre les lignes: cet exercice est intéressant voire ludique et amusant...
      Merci!
      L.................

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    5. "Bonsoir
      Très belle réponse sur le vin!
      "le vin, il sera ce que vous voulez qu’il devienne.": magnifique comme conclusion!
      A méditer! Tant de clés sont en moi alors!"

      >>>> De mon point de vue, certaines clefs sont aussi en dehors de vous. Ce qui importe, c’est de les chercher. En général, c’est comme cela qu’on en trouve. Et souvent il faut leur donner un petit coup de lime pour qu’elles s’adaptent au mieux. Beaucoup plus rarement elles apparaissent parfaite et comme tombées du ciel.

      "J'espère que ce souci n'en sera plus un,que je serai assez forte pour que tout cela ne m'atteigne plus, le temps le dira...je pense que c'est en bonne voie."

      >>>> Bien. Il ne vous reste plus qu’à avancer sur cette voie, vos muscles se renforceront avec l’exercice.

      "Vous êtes de plus en plus à l'aise avec les métaphores que vous maniez avec subtilité! Vous voyez comme on peut dire tant de choses avec des métaphores, c'est imagé mais tellement parlant!"

      >>>> Oui,je m’exerce à cette nouvelle danse car vous m’y avez invité. Mais si je fais un faux pas, ayez l’obligeance de me corriger.

      "En transposant ce que l'on veut dire sur un objet ou autre, ça dédramatise un peu ce que l'on veut dire...le lecteur essaie de lire entre les lignes: cet exercice est intéressant voire ludique et amusant...
      Merci!"

      >>>> Je ne sais pas, je manque de pratique. Mais vous avez très probablement raison, c’est vous l’experte.

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    6. Hello!

      Merci pour vos réponses à mes commentaires !
      J’apprécie de les lire !
      Je souhaiterai reparler de l’image de la clé mais tout d’abord j’ai remarqué que vous l’écrivez « clef ». Je l’écrivais comme vous avant, comme ça je n’étais pas tentée de mettre un e final à clé ! Maintenant, je suis plus sûre de moi, j’écris clé sans penser que je vais le féminiser en rajoutant un e !
      J’ai regardé sur internet l'histoire de « clé » ou « clef » pour ma culture personnelle. En résumé:
      Clef est une orthographe plus ancienne, qui conserve le F comme une trace de l'étymologie latine (clavis)
      Clé est une orthographe (légèrement) plus moderne.
      Cela ne m’a pas surprise que vous utilisiez « clef » car vous avez un style d'écriture assez riche et assez soutenu la langue française…Je pense que vous ne devez pas apprécier le style télégraphique actuel des SMS (du genre « ckoi » au lieu de « qu’est-ce que c’est ») de même que l’écriture par smiley. Moi non plus d’ailleurs. J’utilise normalement notre belle langue française sans ce style télégraphique.
      La langue que j’aime beaucoup aussi c’est l’anglais ! D'ailleurs, si un jour il y a sur votre blog un texte à lire en anglais, je le lirai et pourrai même, si vous voulez, vous faire le commentaire en anglais!!!!
      Sinon, concernant votre phrase « De mon point de vue, certaines clefs sont aussi en dehors de vous »: qui les détiendrait selon vous? ma belle-mère (en changeant d'attitude), mon mari, les livres et/ou blogs que je lis et qui me font réfléchir… ?
      Ce que vous avez écrit sur la lime est très bien écrit, j’ai apprécié cette belle image. Cela fait tant de temps que je cherche la clé de la sérénité intérieure, j’avais trouvé des pistes et il m’a fallu prendre en effet le temps de limer quelques clés pour en ouvrir les portes …Et ces portes ont les gonds grippés, n’ayant pas beaucoup servi, je les ai donc entrouvertes péniblement, mais ce que j’aperçois derrière, la sérénité, me plait, mais attention aux courants d’air qui pourraient refermer la porte malgré moi ! Remarquez , les gonds étant grippés, le courant d’air devra déployer encore plus de force pour la refermer, c’est sans doute là que se trouve le positif dans le négatif de l’épreuve !!!!
      Que pensez-vous de tout cela ?
      A bientôt de vous lire
      L…………………

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    7. Bonjour L.

      Oui, moi aussi j’apprécie notre langue et je me fais fort d’écrire le plus correctement possible afin que la personne qui me lit ait la possibilité de bien me comprendre.
      Lorsque je dis que les clefs sont en dehors de vous, c’est parce que nos connaissances sont forcément limitées. Je ne souscris donc pas à au mythe que tout serait, là, en nous. Et, oui, vous pouvez découvrir ces clefs dans un livre, sur le net ou par quelqu’un qui vous en fera connaitre l’existence. Mais je ne crois pas qu’il faille s’attendre à ce que ce soit votre belle-mère. Si tant est qu’elle les connaît, ce n’est certainement pas dans son intention de vous les transmettre.
      Pour la sérénité, je pense qu’il faut s’attendre à ce que la porte se referme. Nous sommes humains, après tout. Certes, il se peut que de rares personnes parviennent à cet état « accidentellement » et qu'elles s’y établissent durablement. Mais même le Christ, pendant un moment, désespère sur la croix. Plus généralement, il m’apparait plutôt qu’il s’agit d’un apprentissage. Et si des automatismes peuvent se mettre en place, cela demande une certaine vigilance pour y demeurer. C’est mon point de vue. Mais il se peut qu’il relève de mon faible niveau de spiritualité ! Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la difficulté d’accéder à cette sérénité ferait que la porte se refermerait moins vite.

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    8. Bonsoir
      Merci pour votre réponse intéressante .
      Votre passage sur le Christ me « parle » car j’ai une vie spirituelle qui contribue, entres autres, à ma paix intérieure.
      Je ne sais pas si vous connaissez les livres d’Anselm Grün, moine qui a écrit et continue d’écrire de nombreux livres à succès, avec entres autres approches, une approche psychologique, y compris la psychologie pour la vie quotidienne. Il a écrit par exemple « Que Dois-Je Faire ? - Face Aux Difficultés De La Vie Quotidienne » où il répond à de nombreuses questions.
      Parmi ses autres ouvrages, « Choisis la vie- le courage de se décider » m’a beaucoup aidée car il donne des pistes intéressantes pour vaincre ses angoisses, notamment celles liées à l’indécision.
      Par exemple, il n’est pas toujours aisé d’avoir la bonne réponse au bon moment face à une question ou une décision importante à prendre. Parfois, on n’a que quelques fractions de secondes pour « réfléchir ».
      Dans ce cas, l’intuition prend le relais, l’intuition c’est la première réponse qui vient à l’esprit dans la fraction de seconde qui suit. Et c’est souvent la meilleure des réponses qui nous est soufflée par l’intuition car ensuite, avec plus de temps, le mental prend le relais, avec parfois des longues tergiversations. Mais parfois, certaines décisions méritent de mûrir la réflexion avec du temps…Vaste débat donc. Qu’en pensez-vous ?
      En tous cas, l’indécision est (on peut presque dire était) une source d’angoisse pour moi. Par exemple, quand c’est ma belle-mère qui pose une question qui dérange, un stress supplémentaire se rajoute.
      Et ce livre est très intéressant et, entres autres, il m’a aidée à me faire plus confiance plutôt que d’anticiper les questions/réponses possibles et m’épuiser.
      Arrivez- vous facilement à prendre la bonne décision ou avoir la bonne réponse au bon moment ?
      Concernant la souffrance du Christ dont vous parlez et la souffrance en général, vous semblez dire qu’elle fait partie de la vie, comme si, dans le pack « sérénité », il y avait incontournablement un lot plus ou moins grand de souffrances. C’est surement vrai, j’en conviens. Votre façon de le dire est bien trouvée d’ailleurs. Vos propos sont à la fois réalistes et apaisants. En fait, vous voulez dire, que, gonds grippés ou pas, il y aura toujours des courants d’airs, et la porte s’ouvrira et se fermera puis se rouvrira…
      Pour répondre à la dernière phrase de votre commentaire, ce que je voulais dire, en disant qu’avec la porte grippée, le courant d’air a selon moi moins de prise, c’est qu’on a d’autant plus de force à défendre quelque chose acquis de haute lutte. Et quand on a acquis du positif en luttant difficilement contre du négatif, on essaie, à mon avis, de le garder avec d’autant plus de force. Le renforcement intérieur du à l’épreuve peut nous aider à mieux résister aux vents qui voudraient ébranler l’édifice si patiemment construit. Mais ce n’est qu’une supposition de ma part.
      Que pensez-vous de tout cela ? NB : je me suis permise de parler de livres ayant trait à la psychologie car au début de votre blog vous écrivez avoir lu nombre d’ouvrages dans ce domaine et vous parlez de votre grand intérêt à cela.
      A bientôt de vous lire
      L.........................

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    9. >>>> Je ne connais pas cet auteur. Pour ce qui est de la psychologie, je me cantonne à lire les ouvrages des chercheurs ou des spécialistes sur un thème donné. Je suis restreint aux ouvrages en français car je maitrise insuffisamment l’anglais. Mais si on s’intéresse à la peur ou au fonctionnement de l’esprit, il y a déjà beaucoup à lire.
      En revanche, il a assez peu de recherches sur l’intuition. Cependant, pour aller dans votre sens, une récente étude a mis en évidence que les décisions qui devaient tenir compte de critères multiples étaient plus pertinentes lorsque le choix était effectué rapidement plutôt que si l’on disposait d’un temps de réflexion assez conséquent. Il s’agissait du choix d’un véhicule en fonction de son prix, du taux de crédit, de sa consommation de carburant, sa fiabilité, sa durabilité, ses performances et autres caractéristiques. Notre esprit fonctionne sur deux modes : une approche synthétique mais approximative et une approche analytique beaucoup plus fine mais qui perd de vue la globalité du sujet ou de l’objet étudié.

      "En tous cas, l’indécision est (on peut presque dire était) une source d’angoisse pour moi. Par exemple, quand c’est ma belle-mère qui pose une question qui dérange, un stress supplémentaire se rajoute."

      >>>> Oui, mais dites-vous qu’il s’agit d’une réaction conditionnée. Et si vous ressentez une forte tension, elle ne se justifie plus. En revanche, un léger stress est normal pour vous mettre en alerte et pour mobiliser votre attention. Une fois cette petite alerte passée, vous gérez la situation calmement.


      >>>> Oui, je considère qu’il y a les douleurs inévitables comme les pertes d’êtres chers, par exemple, et les souffrances évitables (le « film » qu’on se fait dans sa tête).
      Et les courants d’air qui referment la porte ce sont les émotions et les pensées qui nous traversent et qui nous emportent dans leur pseudo-réalité. De mon point de vue, la sérénité c’est précisément quand ils se manifestent moins et surtout lorsqu’ils ne nous font pas perdre notre enracinement dans l’instant présent. Quand vous êtes ouvert sur le monde, conscient de ce qui se passe, votre esprit est clair et les informations affluent et vous permettent de mieux décrypter le monde. Cela ne vous dispense pas de la réflexion car parfois vous n’aurez pas de réponse immédiate. Mais souvent, ce que je constate, c’est un début de réponse, une direction à prendre. Mais, là encore, l’erreur est toujours possible. Il n’y à rien de grave à cela car la prise de conscience de votre erreur vous permet alors de corriger le tir grâce à cet apport d’informations nouvelles. Ma perspective personnelle, c’est qu’il vaut mieux tenter quelque chose plutôt que de se réfugier dans l’immobilisme. On peut souvent faire marche arrière.


      "Pour répondre à la dernière phrase de votre commentaire, ce que je voulais dire, en disant qu’avec la porte grippée, le courant d’air a selon moi moins de prise, c’est qu’on a d’autant plus de force à défendre quelque chose acquis de haute lutte. Et quand on a acquis du positif en luttant difficilement contre du négatif, on essaie, à mon avis, de le garder avec d’autant plus de force. Le renforcement intérieur du à l’épreuve peut nous aider à mieux résister aux vents qui voudraient ébranler l’édifice si patiemment construit. Mais ce n’est qu’une supposition de ma part.
      Que pensez-vous de tout cela ? NB : je me suis permise de parler de livres ayant trait à la psychologie car au début de votre blog vous écrivez avoir lu nombre d’ouvrages dans ce domaine et vous parlez de votre grand intérêt à cela.
      A bientôt de vous lire"

      >>>> Oui, je suis d’accord avec votre perspective.

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    10. Bonjour
      Merci pour vos réponses qui sont pour la plupart riches de sens, je dois d’ailleurs parfois les lire plusieurs fois pour en saisir toutes les subtilités et pour plonger mon esprit dans leur profondeur.
      Pourriez-vous s’il vous plaît expliciter et développer votre phrase concernant l’intuition et l’exemple du choix de la voiture :
      « Notre esprit fonctionne sur deux modes : une approche synthétique mais approximative et une approche analytique beaucoup plus fine mais qui perd de vue la globalité du sujet ou de l’objet étudié. »
      Vous dites que le choix serait plus pertinent pour un choix rapide. Donc plus lié à l’intuition, plus approximative, plus globale. Mais pourquoi le fait de voir quelquechose dans sa globalité est plus pertinent pour un choix ?
      Il y a peut-être aussi un autre aspect, le « ressenti » qui entre en jeu alors que dans une approche analytique plus fine, le « ressenti » perd un peu sa place pour la laisser à des tableaux de comparaison plus froids par exemple. Un « ressenti » ne s’explique pas toujours.
      Finalement on se demande s’il faut peser le « pour et le contre » ou y aller au feeling. « raison » ou « intuition/ressenti » finalement !
      Vaste question qui, en plus des décisions matérielles, peut aussi se poser pour des décisions plus liées à l’être humain (amitié, amour,…). Or dans ce cas, combien de personnes ont écrit s’être fiées à leur ressenti du début et ont été ensuite déçues !…Comme si le ressenti pouvait fermer les yeux à la réalité et comme si la raison les ouvrait.
      De même, pour des décisions professionnelles, lors d’un entretien d’embauche par exemple, le CV et ses lignes ne fait pas tout, il y a l’intuition, le ressenti pendant l’entretien qui doit surement jouer dans la décision.
      Mais parfois, certaines personnes mettent des « masques », se montrent sous leur meilleur jour, et l’intuition peut faire fausse route…
      Vous dites "il y a les souffrances évitables (le « film » qu’on se fait dans sa tête)" : je devrai (mon esprit devrait) à présent ranger dans cette rubrique mon soucis de belle-mère ! Et au lieu d’un film faire un court-métrage !
      Je suis parfois scotchée par certaines de vos phrases profondes comme celles ci-après sur les courants d’air et la sérénité. La métaphore associée (que vous maniez avec aisance) leur donne en plus un côté original et inédit :
      « Et les courants d’air qui referment la porte ce sont les émotions et les pensées qui nous traversent et qui nous emportent dans leur pseudo-réalité. De mon point de vue, la sérénité c’est précisément quand ils se manifestent moins et surtout lorsqu’ils ne nous font pas perdre notre enracinement dans l’instant présent ».
      Phrase, parmi d’autres, à lire, à relire et à méditer !
      Vous avez eu une bonne idée de créer ce blog!Merci ! A bientôt de vous lire!
      Une lectrice
      L……………….


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    11. Bonjour L.

      "Vous dites que le choix serait plus pertinent pour un choix rapide. Donc plus lié à l’intuition, plus approximative, plus globale. Mais pourquoi le fait de voir quelquechose dans sa globalité est plus pertinent pour un choix ?"

      >>>> Eh bien, si on vous demande de faire le choix le plus économique pour vous entre une ampoule électrique classique et une de ces nouvelles ampoules dites « écologiques» et que l’on vous fournit leur consommation, le prix du kilowatt, la durée de vie des 2 ampoules et leur prix d’achat, en recourant à l’analyse des données votre pourrez très bien faire un choix pertinent. En revanche, il arrive un moment ou les paramètres intervenants dans la décision dépassent nos capacités d’analyse et il vaut mieux survoler les données et faire un choix rapide.

      Dans un autre cadre, mais ce n'est que mon explication personnelle, il me semble qu'en abordant de manière globale et intuitive une situation complexe, chacun des paramètres est pondéré d'une valeur particulière (ce que j'aime et que je n'aime pas, ce qui m'importe et ne m'importe pas) qui nous permet une évaluation globale de la situation et favorise une décision qui nous satisfait.

      "Vaste question qui, en plus des décisions matérielles, peut aussi se poser pour des décisions plus liées à l’être humain (amitié, amour,…). Or dans ce cas, combien de personnes ont écrit s’être fiées à leur ressenti du début et ont été ensuite déçues !…Comme si le ressenti pouvait fermer les yeux à la réalité et comme si la raison les ouvrait."

      >>>> Oui, mais il se peut aussi qu’une personne jette son dévolu sur une autre dans un souci de complémentarité au détriment des correspondances. Et si vos aspirations sont la communication, les conversations enrichissantes, les sorties et les découvertes à deux et que votre choix se porte sur une personne plutôt solitaire cela ne va pas être très nourrissant pour vous. Les mauvais choix découle aussi d’une méconnaissance de soi, de ce qui nous importe dans la vie et dans la relation à l’autre.

      "De même, pour des décisions professionnelles, lors d’un entretien d’embauche par exemple, le CV et ses lignes ne fait pas tout, il y a l’intuition, le ressenti pendant l’entretien qui doit surement jouer dans la décision.
      Mais parfois, certaines personnes mettent des « masques », se montrent sous leur meilleur jour, et l’intuition peut faire fausse route…"

      >>> Malgré tout, un très bon acteur ne maitrise pas tout. Il suffit de voir le nombre de prises de vue qui sont faites lors d’un film, pour une seule scène. Et si l’on fait durer un entretien, il arrivera un moment ou la personne se trahira dans son discours. De plus, avec l’expérience, les recruteurs deviennent plus sensibles aux signes qui échappent au commun des mortels.

      "Vous dites "il y a les souffrances évitables (le « film » qu’on se fait dans sa tête)" : je devrai (mon esprit devrait) à présent ranger dans cette rubrique mon soucis de belle-mère ! Et au lieu d’un film faire un court-métrage !"

      >>>> Et pourquoi ne pas carrément changer le scénario et en faire un film comique, puisque c’est dans vos cordes ?

      "Je suis parfois scotchée par certaines de vos phrases profondes comme celles ci-après sur les courants d’air et la sérénité. La métaphore associée (que vous maniez avec aisance) leur donne en plus un côté original et inédit : Vous avez eu une bonne idée de créer ce blog!Merci ! A bientôt de vous lire!
      Une lectrice"

      Que de fleurs, c'est trop !!!!

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  5. Bonjour
    Merci pour votre longue et intéressante réponse.
    J’avais l’intention depuis quelques jours de déposer un conte ("le porteur d’eau") en commentaire sur votre blog et la dernière phrase de votre dernière réponse, qui parle de « fleurs » est une transition parfaite, vous comprendrez mieux en lisant le conte jusqu’à la fin !!!Quelle coïncidence avec les "fleurs"!
    J’ai pensé à ce conte par rapport à ce que vous écrivez dans une ancienne réponse, votre souffrance face à l’attitude d’un de vos profs à l’époque et en public. Sans doute voulait-il que tous ses élèves soient parfaits mais nul n’est parfait, nous avons tous nos imperfections, telle la cruche fêlée, fissurée, du conte ci-dessous…Votre prof aurait mieux fait d’avoir l’attitude du porteur d’eau de ce conte avec vous…ne croyez-vous pas?
    Cette lecture devrait vous faire voir ce problème sous un autre angle et peut-être vous apaiser intérieurement avec cela voire vous faire sourire avec la coïncidence des "fleurs"!…
    Je vous laisse découvrir, j’espère que j’aurai l’occasion de lire de votre ressenti à cette lecture, je pourrai y répondre et écrire ce que je pense de ce conte que je trouve magnifique …Bonne lecture. L…………
    LE PORTEUR D'EAU. auteur inconnu
    En Chine, un porteur d’eau possédait deux grosses cruches, chacune d’elle pendante aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur ses épaules.
    L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite et livrait toujours une pleine portion d’eau.
    À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le Porteur livrait seulement une cruche et demi d’eau à sa maison.
    Évidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait qu’elle ne pouvait accomplir que la moitié de ce qu’elle était supposée produire.

    Après ces 2 années de ce qu’elle percevait comme étant une faillite totale de sa part , un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au Porteur d’eau , « J’ai honte de moi-même, et à cause de cette fêlure à mon côté qui laisse fuir l’eau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure. »
    Le Porteur s’adressa à la cruche, « As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement que de ton côté du sentier, et non sur le côté de l’autre cruche?
    C’est que j’ai toujours été conscient de ta fêlure, et j’ai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour durant notre retour, tu les as arrosées.
    Durant ces deux années j’ai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu n’avais pas été comme tu l’es, nous n’aurions jamais eu cette beauté qui a égayée notre maison »




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    1. Oui, il est clair que parfois ce que l’on pense être un défaut pourra, dans une situation particulière, être considéré comme une grande qualité. Il en va ainsi du perfectionnisme et de l’imagination qui sont des traits plutôt bien partagés par les personnalités anxieuses. Alors, s’il s’avère que rien n’est par nature bon ou mauvais, c’est donc à nous de manifester ces traits à propos et utilement afin qu’ils soient des moyens pour accéder à notre bonheur plutôt que des freins.

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