L’anecdote est pour le moins pittoresque.
Je me souviens, un jour, c’est un huissier qui était sur
le pas de ma porte. Il m’a dit que j’étais dans mon droit, que je ne devais pas
avoir peur. Ces quelques mots ont
produit un bouleversement en moi.
A vrai dire, la peur aura été pendant longtemps le
principe ou, du moins, l’un des fondements de
mon existence.
Or ces paroles m’ont insufflé une sorte de sécurité, une
confiance qui m’a permis enfin d’agir et d'aller en justice.
Mais cela ne s’est pas arrêté qu’à cela. C’est comme si
je venais de comprendre et d'intégrer que j’étais en droit de vouloir mon
bonheur et de le défendre!
C’est curieux quand on y pense…il suffit parfois de
quelques paroles au hasard de nos rencontres pour impulser un véritable
changement, une direction nouvelle dans sa vie .
Prendre la responsabilité personnelle de son bonheur,
défendre ses valeurs, ses intérêts ou les choses qui nous importent le plus,
n'est pas un fardeau mais une libération. C'est être enfin libéré de l'erreur
fondamentale que les autres devraient réaliser mes rêves ou combler mes désirs
ou encore que la société devrait y pourvoir. Et c'est sortir de la dépendance
aliénante à l'autre.
Personne ne viendra nous "sauver". Et nos
désirs et nos projets ne trouveront satisfaction que si nous nous en occupons
nous-mêmes. Si nous ne le faisons pas, ils ne resteront qu'à l'état de rêves.
Mais cela implique aussi de répondre à cette question :
que suis-je prêt à faire pour les satisfaire, quels efforts et quelles peurs
suis-je prêt à affronter pour y parvenir.